La légendaire Alfa Romeo Giulietta, la « fiancée de l’Italie », présentée dans sa version Sprint au Salon de l’automobile de Turin le 21 avril 1954, a 70 ans.

Du haut de ses 70 ans, l’Alfa Romeo Giulietta – « la fiancée de l’Italie » – a marqué l’histoire de l’automobile et reste aujourd’hui encore une référence pour les amateurs de voitures.

Sa présentation officielle au public a lieu le 21 avril 1954 au Salon de l’Automobile de Turin, avec la seule version coupé. La Giulietta Sprint fait immédiatement fureur et dès les premiers jours du salon, près de 2 000 commandes sont enregistrées. Un chiffre énorme pour l’époque. Deux semaines avant le lancement, une avant-première est organisée dans la cour du Portello pour les collaborateurs et les autorités : d’un hélicoptère descendent deux acteurs en costumes shakespeariens de Roméo et… Juliette.

La Giulietta devient la « fiancée de l’Italie », la première Alfa Romeo à porter un nom féminin. Elle remporte les suffrages du public, pour qui elle est un symbole du boom économique. Lorsque la 100.001ème berline Giulietta sort des chaînes de production de l’usine de Portello, Giulietta Masina, l’égérie de Federico Fellini, célèbre en personne cette étape majeure de la fabrication. C’est le premier modèle du constructeur milanais à atteindre un volume à six chiffres.

Le résultat est une voiture basse, aux flancs minimalistes et à l’arrière caractérisé par une lunette enveloppante fortement inclinée. Le succès est immédiat et retentissant.

Alfa Romeo entre dans un nouveau segment concurrentiel, celui des coupés compacts haute performance, et établit de nouvelles normes techniques qui lui donnent une longueur d’avance sur ses concurrents. Le moteur de la Giulietta est un quatre cylindres à double arbre à cames de 1290 cm3, entièrement réalisé en alliage léger (une solution innovante à l’époque pour un moteur produit en série), qui permet à la voiture d’atteindre une vitesse maximale d’environ 170 km/h, avec des performances comparables à celles de voitures de catégorie supérieure. Dans sa version « Veloce », la Sprint remporte la première place de sa catégorie aux Mille Miglia de 1956, ainsi que d’innombrables victoires sur les circuits et les routes du monde entier.

La Sprint est bientôt rejointe par plusieurs autres versions : la berline, le Spider conçu par Pinin Farina pour le marché nord-américain (comme pour la Sprint, également disponible en version Veloce), la Sprint Speciale, également signée Bertone, et la Giulietta SZ signée Zagato. Il y aura également une version break, baptisée « Promiscua ». De 1954 à 1965, 177 690 Giulietta ont été produites dans toutes ses variantes, témoignant d’un succès et d’un attrait qui ne se démentent pas avec le temps.