Dans le monde de l’automobile, certains noms résonnent comme des légendes. La Citroën DS est de ceux-là. Près de 70 ans après sa première apparition, cette icône du design et de l’innovation française s’apprête à faire son grand retour. Mais cette fois-ci, c’est sous la bannière de DS Automobiles et avec une motorisation 100% électrique que la « Déesse » compte reconquérir les routes.
L’information, relayée par Le Figaro et confirmée par Olivier François, CEO de Fiat et DS Automobiles, a l’effet d’une bombe dans le microcosme automobile. Si aucune date de lancement n’a été avancée, le projet semble bien concret. Une berline électrique haut de gamme, voilà le défi que s’est lancé DS Automobiles pour faire revivre ce mythe.
Mais comment réinventer une icône sans la dénaturer ? C’est tout l’enjeu auquel font face les équipes de DS. La tâche est d’autant plus ardue que la DS originelle, née en 1955 du génie d’André Lefèbvre et Flaminio Bertoni, avait révolutionné l’automobile de son époque. Son design aéronautique et ses innovations hydrauliques avaient marqué une rupture telle que la barre est placée très haut pour sa descendante électrique.
Les premières esquisses, bien que non officielles, donnent un aperçu des directions possibles. Lars Sältzer, designer indépendant, a proposé sur Instagram sa vision d’une DSe moderne. Son interprétation, tout en conservant la silhouette emblématique de l’originale, intègre des éléments contemporains comme une calandre formée de chevrons s’étirant vers des optiques LED. Une approche qui, si elle séduit les amateurs, ne sera probablement pas celle retenue par DS Automobiles.
En effet, la marque premium du groupe Stellantis devra trouver le juste équilibre entre hommage et innovation. Thierry Metroz, responsable du design chez DS, avait déjà donné un indice en 2020 en partageant sur LinkedIn une vision futuriste signée Jean Hiss, membre de son équipe. Cette esquisse laissait entrevoir une approche plus radicale, s’éloignant des codes classiques pour embrasser pleinement le futur électrique.
Le défi est de taille pour DS Automobiles. La marque, qui fête ses 10 ans, voit dans ce projet l’opportunité de s’affirmer sur la scène internationale. Mais pour cela, elle devra concevoir un véhicule qui soit à la fois une vitrine technologique, un objet de luxe et un hommage respectueux à son illustre ancêtre. Un exercice d’équilibriste qui, s’il est réussi, pourrait bien propulser DS dans une nouvelle dimension.
La future DS électrique devra non seulement séduire par son design, mais aussi convaincre par ses performances et son raffinement. Dans un marché du véhicule électrique haut de gamme de plus en plus concurrentiel, dominé par des acteurs comme Tesla ou les constructeurs allemands, DS devra se démarquer pour exister.
L’enjeu va au-delà du simple succès commercial. C’est toute l’industrie automobile française qui attend de voir si DS Automobiles saura faire renaître l’esprit d’innovation et d’audace qui avait fait le succès de la DS originelle. Une réussite pourrait non seulement relancer la marque, mais aussi redonner ses lettres de noblesse au savoir-faire automobile français dans le segment premium.
Alors que le projet se précise dans les bureaux d’études de DS, une question demeure : la future DS électrique parviendra-t-elle à susciter la même émotion, le même émerveillement que sa glorieuse aïeule ? Seul l’avenir nous le dira. Mais une chose est sûre : le retour de la « Déesse » en version électrique est l’un des projets les plus excitants et les plus risqués de l’industrie automobile française de ces dernières années.
Dans un monde en pleine transition énergétique, où l’électrique devient la norme, DS Automobiles tente un pari audacieux : faire renaître une légende pour mieux se projeter dans l’avenir. Le compte à rebours est lancé, et avec lui, l’espoir de voir renaître un pan entier de l’histoire automobile française.