Voici deux semaines à Monza, Schumacher CLRT Racing Team achevait sa campagne en Porsche Mobil 1 Supercup dans l’allégresse des couronnes décrochées en individuel et par équipes. La reprise de la Porsche Carrera Cup France à Dijon-Prenois a vu l’écurie lyonnaise conserver son standing, avec deux nouveaux succès absolus pour Alessandro Ghiretti, un podium au général pour Louis Perrot, deux doublés en classe Rookie pour Marcus Amand et Paul Cauhaupé et deux podiums Am pour Jean-Philippe Gambaro. Quant à Antony Dô, ingénieur au sein de l’équipe leader du classement Teams, il nous a fait entrer dans les coulisses de la victoire…
Sandro et sans reproches
De la première marche du podium de Monza à celle de Dijon, il n’y avait qu’un pas pour Alessandro Ghiretti. En huit courses disputées jusqu’ici en Porsche Carrera Cup France, le pilote Junior Porsche Motorsport 2024 a marqué sept fois le total magique de 27 points, qui récompense le cumul de la pole position, de la victoire et du meilleur tour en course. Pour ajouter le panache à l’efficacité en terres bourguignonnes, le leader du championnat n’a jamais lâché les commandes, en terminant samedi comme dimanche avec la même avance respectable de 6 secondes. Quelle précision !
Louis Perrot a tout essayé
L’ambassadeur du groupe Car Lovers s’est classé successivement 3e et 4e à Dijon mais il en voulait plus ! Louis a mis une pression d’enfer au pilote qu’il a eu en ligne de mire d’un bout à l’autre des 46 tours des deux courses ! A chaque arrivée, quelques centièmes de seconde seulement le séparaient d’un bonheur plus parfait. Il occupe actuellement la 3e place du classement général.
Les rookies : à toi à moi !
Paul Cauhaupé et Marcus Amand continuent à se répartir quasi-équitablement les honneurs pour leur première saison chez les porschistes. Le premier nommé s’est montré plus véloce aux essais, le second a pris l’avantage en course. Paul reste en tête du championnat Rookie, mais Marcus est revenu à égalité à la 4e place du classement général… et ils visent tous les deux le podium final !
La lutte se poursuit en Am
Jean-Philippe Gambaro a emmagasiné deux podiums de plus chez les Amateurs (avec un grand A). Il aurait pu renouveler dimanche sa 2e place de samedi, mais une pénalité l’a replacé au 3e rang.
Dijon sur le pitwall avec Antony Dô, ingénieur Schumacher CLRT Racing Team
Après avoir tendu le micro à Benjamin Floch en juillet dernier, c’est son collègue Antony Dô qui a éclairé notre lanterne à Dijon. Formé à l’Ecole de la Performance tout près du circuit de Nogaro, ce jeune trentenaire a commencé à œuvrer dans les championnats Porsche en 2019 au sein d’une structure concurrente, mais auprès de pilotes qu’il a retrouvés à partir de 2023 chez Schumacher CLRT Racing Team. Au menu de la discussion : la passion, encore et toujours…
La Porsche Carrera Cup France ne s’était plus déplacée à Dijon-Prenois depuis longtemps…
A.D. : Depuis 2018, c’était donc une première pour moi et pour l’équipe ce week-end. Mais Benjamin connaissait et on partage volontiers nos expériences. Nous étions venus rouler en avril, nous avons donc utilisé les résultats de ces tests pour préparer le meeting. En amont, on avait choisi différentes philosophies d’options à tester. On a la chance de pouvoir faire des comparaisons avec un pilote pro qui monte dans une voiture puis dans une autre avec le même train de pneus mais des réglages différents et on peut tout de suite voir l’orientation à prendre. C’est de plus en plus précis, au début tu as quatre grandes pistes et à l’issue des tests de pré-saison on en garde une seule mais il reste encore des variantes. Après les tests du jeudi avant la course on a une meilleure idée et le vendredi soir il ne reste que des certitudes avant les essais qualificatifs !
Est-ce que les réglages varient beaucoup d’un circuit à l’autre ?
A.D. : Pendant l’hiver, on travaille sur tous les meetings du calendrier. Il y a des choses qui diffèrent en fonction des circuits et d’autres qui sont assez invariables. Plus tu es performant sur tes tests, plus tu as de certitudes et tu n’auras qu’à ajuster avec la température des pneus. En test, on roule en Michelin sur de la gomme Michelin (manufacturier officiel de la Porsche Carrera Cup France Ndlr) or le grip dépend beaucoup de la gomme sur laquelle on roule. Ici à Dijon, on a roulé sur de la gomme Pirelli. On se pose d’autres questions : est-ce que le pilote est à l’aise avec ce tracé ? Est-ce qu’il faut l’aider pour que ce soit plus facile ? Est-ce qu’au contraire on va être exigeant avec lui et faire quelque chose de technique qui va être un peu plus compliqué mais avec un gros potentiel de performance ?
Justement, il faut quand même travailler sur le driving avec les pilotes, n’est-ce pas ?
A.D. : Même si on peut faire la différence avec les voitures, cela reste un championnat de promotion pour les pilotes. Donc 50% de la performance va passer par l’amélioration de leur niveau. Concernant le coaching, on peut compter sur Steven Palette, qui est à la fois ingénieur et pilote, notamment en GT3 chez nous. Une course, c’est long et un pilote va forcément essayer des choses dans tel ou tel virage. Il aura besoin d’un œil extérieur, de quelqu’un qui va utiliser les vidéos et les données pour mettre le doigt sur ce qui est bien ou moins bien. Nous, avec Benjamin, on est plus sur la technique et on fait une synthèse qu’on communique aussi à nos pilotes, il y a beaucoup de mise en commun, on se répartit les tâches, la technique, le pilotage, sans oublier le team management pour être sûr que le meeting se passe au mieux et que tout le monde a les bonnes infos au bon moment.
C’est tout de même un métier très exigeant et le rythme est infernal !
C’est un métier qui devient ta vie ! Nous, on n’a pas besoin d’attendre 18h le soir ou le week-end pour faire des trucs cools… ça nous arrive tous les jours. Quand tu es dedans, tu ne vois pas tellement le temps passer.
La Porsche Carrera Cup France reprendra du 27 au 29 septembre au Mugello, en marge de l’ELMS… donc sur de la gomme Michelin !
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