Présente sur le podium de Fuji sans discontinuer depuis 2015, l’équipe Signatech Alpine Elf arrivait au Japon avec l’ambition de poursuivre ses séries en cours en sabrant le champagne pour la cinquième année de suite dans l’archipel et pour la dixième fois d’affilée dans leur catégorie.

Après une première séance d’essais libres disputée sur une piste séchante, les Bleus consacraient les deux autres sessions à la recherche des réglages parfaits. Légèrement en retrait, l’Alpine A470 confiée à André Negrão et Pierre Ragues obtenait ensuite la sixième place du LMP2 lors des qualifications.

Dans la foulée de la parade des propriétaires japonais de l’Alpine A110 sur le Fuji Speedway, Pierre Ragues était chargé du départ sous un ciel menaçant. Le pilote Silver effectuait un début de course sérieux en intégrant rapidement le top cinq avant qu’un contact avec une GT dans son deuxième relais ne l’oblige à repasser par les stands.

Après six minutes d’arrêt pour remplacer la biellette de suspension arrière cassée dans l’incident, l’équipage repartait en dernière position, le couteau entre les dents pour tenter de réduire l’écart de cinq tours sur ses adversaires. Redoublant d’efforts, Thomas Laurent et André Negrão reprenaient du terrain malgré les premières gouttes de pluie à mi-course et plusieurs full course yellows rythmant leurs relais.

À moins de deux heures de l’arrivée, Thomas Laurent récupérait le volant avec la septième place en vue. Grâce à une stratégie astucieuse de l’écurie, le Français maintenait un rythme élevé tout en préservant son essence pour prendre l’avantage sur la Cetilar Racing #47 à trente minutes du drapeau à damier.

Forte de ces points importants dans l’optique du championnat, l’équipe Signatech Alpine Elf occupe désormais le cinquième rang d’un classement général extrêmement compact. Les hommes de Philippe Sinault viseront toutefois un retour sur le podium dès le prochain rendez-vous, les 4 Heures de Shanghai (10 novembre).

Ils ont dit

Philippe Sinault, Team principal Signatech Alpine Elf

Nous étions conscients que notre série de podiums s’arrêterait un jour et c’est malheureusement arrivé aujourd’hui. C’était un week-end difficile, comme l’illustre le résultat. Nous n’avons jamais vraiment su trouver le bon équilibre qui fait habituellement notre force. Les qualifications ont confirmé que nous étions moins à l’aise dans le deuxième secteur, donc nous sommes repartis sur des bases un peu plus connues pour la course. Les choses se présentaient bien après le bon départ de Pierre, mais l’accrochage s’est avéré fatal pour nos chances. Il est toujours dur de dire à qui incombe la faute dans ce type de situation. Pour la première fois depuis longtemps, la voiture est rentrée au box en course, mais l’équipe a été extrêmement réactive en changeant la biellette de suspension cassée en six minutes seulement. Nous avons repris la piste au dernier rang, loin, mais toujours motivés pour aller chercher la septième place. André a fait du beau travail pour gagner du temps sur une piste humide et piégeuse et nous avons pris un peu plus de risques en demandant à Thomas d’économiser énormément d’essence tout en gardant un rythme élevé en fin de course pour dépasser la Cetilar. Cela nous a permis de regagner une position et même si cela peut sembler anodin, cela représente deux points qui pourraient compter au moment de faire les comptes. 

Thomas Laurent 

Ce n’était pas simple de composer dans de telles circonstances. Malgré l’accrochage, l’équipe a fait de l’excellent travail pour réparer la voiture endommagée, tout comme Pierre et André en piste. De mon côté, j’ai attaqué jusqu’à la fin même s’il n’y avait plus grand-chose à jouer dès que nous avons été relégués à cinq tours. Nous avions une bonne stratégie et nous savons désormais que nous pourrons économiser beaucoup d’essence en course si le besoin s’en fait ressentir. De manière générale, c’était une course avec des hauts et des bas, mais nous repartons avec six points qui peuvent faire toute la différence en fin de saison.

André Negrão

Nous avons connu un week-end compliqué au Japon. Nous avons eu du mal à trouver les réglages parfaits avant de composer avec une voiture trop basse et sous-vireuse en qualifications. Nous avons réajusté le tir en course, mais le contact avec la GT nous a coûté extrêmement cher. Nous nous sommes toutefois battus jusqu’à l’arrivée et l’équipe a réalisé un travail fantastique dans ces circonstances difficiles. L’objectif était de dépasser la Cetilar et nous y sommes parvenus. Cela démontre que nous ne baissons jamais les bras et j’ai déjà hâte d’être à Shanghai pour rebondir de la meilleure des façons.

Pierre Ragues

Malgré un départ compliqué, mon erreur dans le trafic durant mon deuxième relais a conditionné toute la course. Je pensais que la Ferrari m’avait vu, mais ce n’était pas le cas… J’ai essayé d’être le plus réactif possible en ralentissant, mais je n’ai pu éviter le double contact cassant la biellette de pince arrière. Même si cela fait partie du sport automobile, je suis très déçu pour toute l’équipe qui a fait un superbe travail en piste et aux stands. C’est dur à avaler et c’est vraiment rageant pour eux, donc l’objectif sera de se reprendre à Shanghai pour oublier ce mauvais résultat au plus vite.

Classements

6 Heures de Fuji – LMP2

1. Racing Team Nederland n°29 222 tours

2. JOTA n°38 +25’’808

3. Jackie Chan DC Racing n°37 + 1 tour

4. United Autosports n°22 + 2 tours

5. High Class Racing n°33 + 3 tours

6. Cool Racing n°42 + 3 tours

7. Signatech Alpine Elf n°36 + 5 tours

8. Cetilar Racing n°33 + 6 tours

Trophée FIA LMP2 Équipes

1. Racing Team Nederland n°29 – 41 points

2. Cool Racing n°42 – 33 points

3. JOTA n°38 – 28 points

4. Jackie Chan DC Racing n°37 – 28 points

5. Signatech Alpine Elf n°36 – 24 points

6. High Class Racing n°33 – 16 points

7. United Autosports n°22 – 12 points

8. Cetilar Racing n°33 – 12 points