Dans le contexte du départ surprise de Carlos Tavares de la direction de Stellantis, Luca de Meo fait taire les spéculations sur son éventuelle succession dans des déclarations rapportés par les journalistes anglais d’Autocar.. Le directeur général de Renault Group a clairement affirmé son engagement envers le constructeur français lors d’un événement à Paris : « Je ne cherche pas d’autre emploi, je suis très content chez Renault et je n’ai pas fini le travail. »
Cette déclaration intervient alors que son nom circulait parmi les potentiels successeurs de Tavares, aux côtés de candidats internes comme Antonio Filosa (directeur de Jeep et des opérations nord-américaines), Maxime Picat (directeur des achats) et Jean-Philippe Imparato (directeur Europe). Son profil d’Italien et son parcours impressionnant dans l’industrie automobile alimentaient les spéculations, lui qui avait notamment dirigé plusieurs marques du groupe Fiat et Seat avant de rejoindre Renault.
À 57 ans, Luca de Meo est considéré comme l’un des dirigeants automobiles les plus talentueux de sa génération. Son bilan parle de lui-même : il a transformé Renault, passant d’une perte de 140 millions d’euros par jour en 2020 aux meilleurs bénéfices de l’histoire de l’entreprise moins de trois ans plus tard. « Beaucoup de journalistes, de collègues de l’industrie, d’anciens dirigeants de Renault, disaient que c’était une perte de temps, que je ruinerais ma carrière. Ce ne fut pas le cas« , confie-t-il.
Le dirigeant italien révèle ce qui le motive : « Il y a deux choses qui me motivent. Je veux repérer les talents et les développer en leadership. J’aime voir les gens évoluer. Je ne suis pas dans un trip égocentrique. L’autre chose que j’aime, c’est qu’on me dise qu’un travail est impossible, qu’on n’y arrivera jamais.«
Sa carrière est jalonnée de succès retentissants : le lancement de la Fiat 500, l’Alfa Romeo 8C, la création de la marque RS chez Audi, et le développement de Cupra chez Seat. Chez Renault, ses ambitions restent intactes, comme en témoigne le développement de la nouvelle Renault 5 et de l’Alpine A290.
Concernant le partenariat avec Nissan, de Meo précise que la relation évolue vers une collaboration projet par projet, plutôt qu’une fusion complète. La participation de Renault dans Nissan passera de 35% à 15%, mais les collaborations concrètes se poursuivent, notamment sur le développement de la future Nissan Micra basée sur la plateforme AmpR Small de Renault.
« J’ai eu l’argent, le pouvoir, les récompenses, et je fais ce qui est juste. J’aime l’industrie automobile. Je pourrais avoir une vie plus facile, faire du private equity, gagner facilement de l’argent, mais travailler avec les voitures est encore mieux« , conclut de Meo, démontrant son attachement profond au secteur automobile et à Renault en particulier.