Commercialisée dans le but de devenir la voiture la plus frugale du marché, la Lupo 3L a subi une cure d’amaigrissement très poussée pour réussir son pari. Retour sur un modèle plutôt extrême.

Lancée en 1998, la Volkswagen Lupo était une citadine compacte très bien conçue : malgré ses dimensions extérieures modestes, elle offrait un espace intérieur appréciable et un confort surprenant. Dotée de petites mécaniques efficaces, elle est idéale pour réaliser des prouesses en matière d’efficience énergétique.

Voulue par le Dr Piëch, alors patron de Volkswagen, la Lupo 3L (pour 3l/100 km) avait pour but de devenir la voiture la plus sobre et la moins polluante du marché. Pour ce faire, elle a été profondément modifiée pour gagner du poids : seuls deux airbags frontaux subsistaient, la direction assistée était supprimée, pas de vitres électriques, ni de climatisation. Le volant et les cadres des sièges étaient réalisés en magnésium, les insonorisants supprimés et les ouvrants en aluminium.

Les trains roulants étaient quant à eux partiellement réalisés en alliage léger, et même le vitrage voyait son épaisseur diminuer. Mais ce n’est pas tout, car la 3L disposait d’un nouveau moteur 1.2 TDI 3 cylindres (utilisé également dans l’Audi A2) fort de 61 ch et 140 Nm de couple pour des émissions de seulement 81g/km de CO2. Cette mécanique était associée à une boîte robotisée à 5 rapports qui disposait déjà du système start & stop, une prouesse technologique il y a 20 ans ! Pour soigner son aérodynamisme, la Lupo 3L était dotée d’une calandre bien plus fermée que celle des modèles « normaux » et reposait sur des jantes 14 pouces plus étroites que la monte de série.

Jusqu’au-boutiste dans sa démarche, cette voiture a démontré l’excellence de Volkswagen en matière d’économies de carburant. Ces modifications profondes avaient malheureusement un coût élevé, et celui-ci s’est répercuté sur le prix de la voiture, ce qui a sensiblement limité son succès commercial. Petite anecdote pour vous démontrer à quel point la Lupo 3L était techniquement en avance sur son temps : elle répondait déjà aux normes Euro 4 alors que celles-ci ne sont entrées en vigueur qu’à partir du 1er janvier 2006 !

Vu d’aujourd’hui

Si le choix d’une motorisation diesel pour une citadine semble à contre-courant aujourd’hui, on ne peut qu’être admiratif devant la décision d’avoir produit une telle voiture il y a 20 ans déjà. Si elle n’était pas destinée à devenir un best-seller, elle a néanmoins influencé tout le reste de la gamme Volkswagen qui utilise désormais sa technologie comme la roue libre par exemple, le système stop-start et certains alliages légers.