Une voiture et plusieurs carrosseries

Lorsque la 7 est lancée en 1934, elle est disponible en version berline à quatre portières mais aussi en coupé (ou faux-cabriolet) et en cabriolet à pare-brise rabattable (ou roadster). Lorsque la 11 apparaît quelques mois plus tard, elle est à son tour proposée en berline, en coupé et en cabriolet mais aussi en carrosserie longue à six glaces aménagée soit en familiale 7-9 places, soit en taxi, soit en conduite intérieure 5-6 places, ainsi qu’en carrosserie longue à quatre glaces aménagée en coupé de ville 5 places. A partir d’avril 1938, la 11 est aussi disponible en version Commerciale mixte utilitaire-tourisme 5 places ou 500 kg de charge utile. La production des coupés 7 et 11 est arrêtée en septembre 1938, tandis que celle des cabriolets 7 et 11 prend fin en novembre 1939. Lorsque la 15 Six est commercialisée en octobre 1938, elle est disponible en berline 5-6 places et il faut attendre mai 1939 pour que, comme la 11, elle soit aussi proposée en limousine 5-6 places et en familiale 8-9 places. Moins d’une dizaine de 15 Six cabriolet seront assemblés, mais ce modèle ne sera pas commercialisé. Après-guerre, les 11 et 15 familiales ne seront de retour au tarif qu’en septembre 1953 et la 11 commerciale qu’en mars 1954. D’ailleurs, la dernière Traction produite le 24 juillet 1957 sera une 11 B familiale.

Les exploits de la Traction

Dès son lancement, la Traction s’illustre dans diverses compétitions et exploits sportifs. Elle se distingue tout d’abord au cours de l’été 1934 sur le terrain de l’élégance aux très courus concours de Bagatelle, du Bois de Boulogne et de Deauville où, en berline, en cabriolet ou en coupé, ses lignes surbaissées et aérodynamiques lui permettent de remporter divers Grands Prix, Premiers Prix, Prix d’Excellence et Prix du Jury.

Toujours en 1934, avec François Lecot et Maurice Penaud, elle montre aussi ses qualités mécaniques en effectuant d’impressionnants raids d’endurance tels qu’un Tour de France et de Belgique de 5 007 kilomètres en 77 heures et la première liaison postale Paris-Moscou-Paris avec 3 200 kilomètres effectués en huit jours. Du 22 juillet 1935 au 26 juillet 1936, sous le contrôle de l’Automobile Club de France, François Lecot repart seul et effectue un raid de 400 000 kilomètres, essentiellement entre Paris et Monte Carlo, soit une moyenne de 1 000 kilomètres par jour !

Sous les couleurs des fameuses huiles Yacco, une Traction baptisée Rosalie VII prend la piste de l’autodrome de Linas Montlhéry. Du 18 au 23 juillet 1934, elle établit cinq records internationaux de classe E dont ceux des six jours à 111,183 km/h et des 10 000 miles en 14 h, 43 mn, 14 s et 09/100e pour une distance totale de 16 093,420 km. Une autre Traction, portant cette fois-ci le nom de Rosalie IX, effectue de mars à mai 1936 un raid d’endurance sur route ouverte avec à son volant des concessionnaires du réseau Citroën et l’équipe des pilotes Yacco. Effectuant un minimum de 1 500 km quotidiens, son raid s’achève devant le siège de l’Automobile Club de France après avoir parcouru 104 000 km.

Plus proche de nous, deux Traction 11 B de 1953, baptisées Chrome et Cambouis, effectuent de juillet 1988 à janvier 1990 un tour du Monde de 100 000 km à travers les cinq continents avec quatre jeunes Français. Eternelle voyageuse, sur la Nationale 7 ou sur les pistes africaines, la Traction reste encore aujourd’hui la voiture de tous les exploits et de toutes les aventures !