En Chine, une alliance stratégique entre FAW et Leapmotor pourrait redessiner les contours de l’offre électrique européenne, avec Stellantis en position privilégiée pour en capter les retombées.
L’investissement massif du géant d’État FAW, à hauteur de 420 millions d’euros, accélère le développement de nouveaux modèles chez Leapmotor, dont certains pourraient atterrir sur le Vieux Continent via les canaux déjà ouverts par le groupe italo-français.
FAW consolide son emprise sur Leapmotor
FAW, pilier de l’industrie automobile chinoise contrôlé par l’État, franchit un cap décisif en acquérant 5% du capital de Leapmotor pour environ 75 millions d’actions à 50,03 yuans l’unité. Cette opération, annoncée après des mois de rumeurs incluant une possible prise de 10% en août dernier, officialise une collaboration de longue date entre les deux acteurs de Hangzhou.
La répartition des fonds est limpide : 210 millions d’euros pour la R&D, 105 millions pour le fonds de roulement et autant pour étendre le réseau commercial, un schéma qui vise à doper la compétitivité de Leapmotor sur un marché intérieur ultra-concurrentiel.
Électriques, EREV et PHEV au menu
Dès 2027, voire 2028, cette union devrait déboucher sur une salve de modèles à faible empreinte carbone : purs électriques, à prolongateur de range (EREV) et hybrides rechargeables (PHEV), des segments où la Chine excelle par son avance en coûts et en volumes. Leapmotor, déjà implanté avec ses SUV B10 et C10 ou la citadine T03, enrichira ainsi son catalogue d’une berline B05 imminente et d’autres nouveautés.
Ces développements s’inscrivent dans la course effrénée à l’électrification chinoise, où les alliances d’État-public privé accélèrent l’innovation pour contrer les géants locaux comme BYD ou les importateurs étrangers.
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Stellantis, actionnaire pivot de Leapmotor International
Stellantis, fort de sa prise de participation majoritaire (51%) dans Leapmotor International – entité dédiée à l’export hors Chine –, se trouve au cœur des bénéfices potentiels de cette infusion capitalistique. L’accélération du pipeline produits chez Leapmotor signifie un élargissement rapide de l’offre exportable, avec des technologies chinoises low-cost prêtes à essaimer sur d’autres plateformes du groupe.
Pour Stellantis, qui peine encore à aligner volumes et marges sur l’électrique en Europe, cette manne pourrait transformer des modèles abordables en atouts compétitifs face à la vague des importateurs chinois.
Une porte ouverte aux transferts technologiques
Au-delà des volumes, l’alliance FAW-Leapmotor ouvre des perspectives de partage technologique : prolongateurs de range et PHEV optimisés pourraient inspirer les futurs Jeep, Peugeot ou Fiat électriques, dans un contexte où les barrières douanières européennes se durcissent sans pour autant bloquer les joint-ventures stratégiques. Stellantis, déjà engagé sur cette voie, gagne ainsi en agilité pour répondre aux objectifs 2035 d’émissions zéro.
Cette dynamique illustre le basculement des équilibres mondiaux : les investissements chinois, autrefois vus comme une menace, deviennent des leviers pour les constructeurs occidentaux cherchant à hybrider leurs gammes sans réinventer la roue.
L’Europe sous le feu des exportations chinoises
Dans un marché européen où les électriques chinoises gagnent du terrain malgré les surtaxes, cette alliance renforce la position de Stellantis comme passerelle privilégiée. Elle pourrait accélérer l’arrivée de véhicules polyvalents, adaptés aux attentes locales en autonomie et prix, tout en consolidant la présence de Leapmotor via des usines européennes potentielles.
À terme, FAW-Leapmotor-Stellantis dessine un écosystème interconnecté, où la Chine finance l’innovation et l’Europe en récolte les fruits industrialisés, redéfinissant la chaîne de valeur de la mobilité zéro émission.

