La révolution Traction Avant, la voiture aux 100 brevets
Lorsqu’il est décidé au début de l’année 1933 de remplacer les Citroën 8, 10 et 15 pourtant présentées en octobre 1932, André Citroën veut frapper un grand coup et prendre de court toute la concurrence en lançant une voiture totalement révolutionnaire. Son but est de prendre au moins deux ans d’avance afin, aussi, de se mettre à l’abri des effets de la crise économique mondiale de ce début des Années trente dont les effets commencent à être durement ressentis en Europe. Cette nouvelle voiture devra donc être particulièrement remarquable et rassembler un maximum d’innovations techniques.
Au programme, on trouve une carrosserie tout acier monocoque qui permet de supprimer le châssis et d’abaisser considérablement le centre de gravité, des roues avant motrices, un moteur flottant à soupapes en têtes et chemises amovibles, des freins à commande hydraulique, une suspension à barres de torsion à quatre roues indépendantes ainsi qu’une boîte de vitesse automatique. Faute de temps pour sa mise au point, celle-ci sera cependant écartée lors de la mise en production des premiers exemplaires en 1934.
Outre ces innovations techniques, la Traction qui ne possède pas de châssis, reçoit une carrosserie surbaissée et aérodynamique tant par ses lignes que par son fond plat. Enfin, son moteur et sa boîte de vitesse formant un ensemble mototracteur compact, permettent, en plus de son centre de gravité très bas, de positionner le plus de poids possible vers l’avant. Les premiers journalistes et ses premiers conducteurs sont dithyrambiques à propos de la nouvelle Citroën. Jamais une voiture n’a permis une conduite aussi sûre et aussi facile en toutes situations. La tenue de route établit une nouvelle référence en la matière. Le moteur est vif, les freins puissants et la sécurité parfaite. Toutes ces qualités, sans cesse améliorées, comme par exemple avec l’adoption d’une direction à crémaillère à partir de juin 1936, assurent à la Traction une avance technique sur toutes les autres voitures. Et cela se traduit par une carrière brillante et exceptionnellement longue qui ne prendra fin qu’en juillet 1957.
Les modèles et leurs évolutions de 1934 à 1957
La 7, la première des Traction
– Le premier modèle de Traction, la 7 A voit sa production débuter le 18 avril 1934. Elle reçoit un moteur à quatre cylindres de 72 x 80 mm d’alésage x course, 1 303 cm3 et 32 ch pour 7 CV. Elle est la seule véritable 7 CV !
– La 7 B, sa remplaçante, est lancée en juin suivant. Son nouveau moteur voit son alésage x course passer à 78 x 80 mm pour 35 ch. La cylindrée est désormais de 1 529 cm3 avec une puissance fiscale de 9 CV. La 7 B atteint alors 100 km/h.
– En juillet 1934 apparait une version sportive de la 7 baptisée 7 S ou 7 Sport. Sous son capot, l’on trouve un moteur de 1 910 cm3 de 78 x 100 mm d’alésage x course développant 46 ch pour 11 CV et lui permettant une vitesse de pointe de 115 km/h.
– Quelques jours avant le Salon de Paris, en septembre 1934, la 7 B est remplacée par la 7 C dont le moteur évolue encore. Si la puissance fiscale est toujours de 9 CV, la cylindrée passe à 1 628 cm3 grâce à un alésage x course de 72 x 100 mm. La puissance réelle est désormais de 36 ch pour une vitesse de pointe de toujours 100 km/h.
– Enfin, à partir de février 1939, la 7 C reçoit un nouveau moteur baptisé 7 Economique permettant une consommation réduite de dix pour cent.
La production de la 7 prend fin au cours du printemps 1941.